Sept heures et demie. Le réveil se mit à sonner, Neyliah poussa un long grognement endormi. L’italienne était la championne toute catégorie de la fainéantise matinale et se réveiller à sept heure du matin était un sacrilège pour elle, mais qui était l’idiot qui avait mis en marche son réveil pour sonner aussi tôt. Euh, peut-être toi, bécasse ? Elle faillit tendre sa main pour l’éteindre mais une autre s’y attela et la jeune femme sourit en elle-même, si tous les hommes avaient la gentillesse d’éteindre le réveil, elle serait déjà sortie avec tous et aurait tester pour savoir lequel l’éteignait le plus vite et pour savoir avec quelle force ils le faisaient. Son meilleur ami par exemple : Il prenait tout le temps son réveil et l’envoyait valser contre le mur, ce qui la rendait folle, ainsi dés le matin on pouvait entendre une Neyliah furieuse et qui crie en italien parce qu’elle devait racheter un réveil. Elle ne pouvait que s’énerver en italien, s’énerver en Anglais n’était pas possible parce qu’elle ne se contrôlait pas et parlait relativement vite alors, pour ceux qui ne parlaient pas l’italien couramment, il était très difficile de comprendre la jolie blonde lorsqu’elle s’énervait. Elle détestait cette manie de tout péter sous prétexte que ça lui déplaisait d’entendre la sonnerie mais après tout, ça lui donnait une occasion d’aller faire du shopping et elle ne s’en plaignait pas tellement parce qu’en même temps elle pouvait s’acheter des vêtements et ça, c’était le must pour toute fille normalement constituée.

La fameuse main revint lui caresser ses cheveux et la jeune femme referma les yeux, prête à se rendormir, il n’était que sept heures et demie et elle avait cours à huit heures, ça allait le faire, elle le sentait. Et puis si ça ne marchait pas, elle sécherait les deux premières heures et resterait dans son lit, donnant l’excuse foireuse qu’elle avait tout le temps pour les surveillants : « Mon réveil s’est pas mis en marche aujourd’hui ! Je vais devoir en racheter un, ça fait bien… trois fois qu’il déconne et que j’arrive en retard ! ». Trois fois ? Euh, Neyliah voulait plutôt dire cinquante fois mais ça revenait un peu au même. Il fallait dire que les cours commençaient un peu trop tôt pour Neyli’ et elle s’accordait souvent le luxe de les retarder d’une heure ou deux. Neyliah avait passé la soirée précédente à une soirée des Tri Pi Iota, dont elle était membre et organisatrice en plus de ça, elle était restée le temps de se trouver quelqu’un avec qui finir la nuit et était partie. C’était moche, ce n’était pas sympa, mais elle avait quand même dansé deux heures et avait descendu pas mal de bières avec Aaron, il n’allait pas quand même se plaindre avec ça ! La soirée s’était faite dans la maison de sa confrérie et tout l’étage avait été fermé au public, il fallait dire que la dernière fois, les filles avaient vus des garçons complètement ivre leurs voler leurs sous-vêtements et les accrocher dans toute la maison, elles avaient décidé d’un commun accord de ne plus jamais laisser monter quelqu’un dans leurs à part en leur présence, naturellement. Ainsi, le soir précèdent, Neyliah avait organisé la fête avec toutes les filles de sa confrérie, donnant un thème, achetant toutes les bouteilles d’alcool qu’elle pouvait, choisissant toutes les dernières bonnes musiques et plaçant à des endroits stratégiques les enceintes de façon à faire danser le plus de personnes durant la fête, n’oubliant pas de mettre les canapés du salon dans certains endroits pour ceux qui voudraient s’asseoir. La fête avait très bien commencé, tout le monde était là. C’est alors qu’elle l’avait aperçu, il était mignon, vraiment. Neyliah était passé à l’attaque et elle avait gagné, ils avaient finis dans sa chambre, comme d’habitude, il était différent de celui qu’elle avait eu à la dernière fête, c’était la règle principal de Neyliah : Tu couches jamais deux soirs de suite avec la même personne !

Alors qu’elle serait bien rester comme ça encore deux bonnes heures, le garçon se leva, laissant Neyliah dans son lit, à moitié endormie. Elle soupira et se redressa sur un coude, il se rhabillait. Mais qu’est-ce qu’il foutait ? Elle eut la réponse assez rapidement, il lisait dans son regard, celui qu’elle posait avec arrogance sur lui, celui des lendemains de fêtes bien arrosées. « Je dois aller à un entraînement de basket, faudra que tu me donnes ton numéro ! ». Neyliah lui fit un sourire lumineux qui voulait dire : Dans tes rêves mon ange ! Elle détestait donner son numéro à des aventures d’un soir, seulement parce que s’était pourris et complètement idiot. A part coucher ensembles, ils n’auraient rien à faire en s’échangeant leurs numéros et la blondinette le savait. La jeune femme passa une main dans ses cheveux blonds décoiffés et chercha un bout de papier et un stylo pour y écrire un faux numéro. Elle avait appris spécialement un numéro de portable inventé et le donnait à tous les garçons qui le lui demandaient, elle griffonna celui-ci et le lui tendit avec un sourire charmeur. Neyliah savait parfaitement qu’elle allait avoir de ses nouvelles, elle devrait mentir et dire qu’elle s’était trompée de numéro… Ou alors lui dire la vérité ! Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle lui dirait mais elle ne donnerait pas son numéro sans le connaître réellement, c’étaient les VIP qui avaient le droit à leur petit surnom dans les contacts de Neyliah Azilys Spencer et les autres pouvaient bien attendre d’être un peu plus… acceptables. Le jeune homme se détourna et finit de s’habiller tendit que Neyliah se retournait dans son lit. Au moins pourrait-elle se rendormir en paix ! La porte se referma doucement et la jeune femme regarda par-dessus son épaule, il était enfin partit. Hallelujah !

Elle se leva et sa chambre se mit à tourner toute seule, merci la gueule de bois ! La jeune femme se dirigea vers sa salle de bain, non sans beaucoup de difficulté, pour se préparer. Elle avait besoin d’une douche, d’un brushing et d’une bonne dose de café, surtout du café. Quelques temps plus tard elle en ressortait en tenue de Cheerleader. Elle avait un entraînement et c’était grâce à ce type qu’elle s’en était souvenue. La tenue de Cheerleader était la seule tenue réellement sexy que vous puissiez porter sans passer pour une prostituée ainsi, la plupart des Tri Pi Iota passait une journée dans leur fameuse tenue. Elle était aux couleurs de l’université : Rouge et noir, avec la jupe et le petit haut. Neyliah avait attaché ses cheveux et se dirigea vers la sortie.

La jeune femme sortit de la maison des Tri pi, il n’y avait pas un chat, elle était en retard, Merde ! Neyliah se mit à courir à travers le campus, à pied elle mettait bien cinq minutes pour arriver au stade, Eden allait la tuer, elle accéléra en passant près d’un pommier en fleurs. La jeune femme croisa des amis et leur cria, à bout de souffle « Pas le temps ! ». Elle entendit la voix moqueuse de sa meilleure amie qui lui criait « Cours Neyli’, cours !! ». Elle éclata de rire toute seule et continua son chemin. Lorsqu’elle arriva à l’entrée, elle s’arrêta et ouvrit la porte, pour s’engouffrer dans le dédalle des vestiaires pour enfin arriver au stade. C’est alors qu’elle trouva ses amies, en train de toutes s’échauffer. L’une d’elle, Deelhan, était un peu à l’écart, Neyliah décida de s’approcher d’elle, traînant des pieds. Neyliah adorait cette fille, pourquoi ? Parce qu’elles étaient un peu pareils, toutes les deux dans l’excès, elles connaissaient un peu les mêmes personnes dont Aaron Marshall, ce qui n’était pas négligeable. Elles se confiaient un peu toutes les deux sur leurs vies respectives, pas toutes jolies pour chacune. C’était ça avoir une confidente pour la blondinette : Lui dire beaucoup de secrets mais pouvoir aussi l’aider du mieux qu’elle pouvait avec ses expériences a elle. Neyli’ s’allongea par terre et dit à haute voix à son attention.

« J’arrêtes la clope ! J’ai l’impression que mon cœur va exploser ! Qu’est-ce que t’as foutue hier soir ? »

Elle disait cinquante fois par ans qu'elle arrêterait la clope, elle n'avait jamais réussit à le faire. La curiosité de la belle italienne reprenait encore le dessus ! Elle n’avait pas vus Deelhan depuis quelques jours et elle voulait un peu savoir les nouveautés et, surtout, savoir la raison pour laquelle la blondinette avait séché la soirée des Tri pi le soir précédant. Elles étaient toutes là, sauf elle et cela voulait dire qu’il y avait eut quelque chose d’important et, connaissant Deelhan, croustillant. Neyliah était toute heureuse, enfin un peu d’action dans son monde. Merci qui ? Merci Deelhan !

Les Cheerleaders ! Tout le monde les connaît de nom et de réputation mais personne ne les connaît vraiment. C’était le cas de Neyliah. Beaucoup de jeunes hommes du campus connaissaient son nom et son prénom, savaient qui était son cousin, ses amis. Ils connaissaient aussi sa réputation : La ritale qui couche quand elle veut et avec qui elle veut, qui s’éclate pour vivre de nouvelles sensations tout le temps. Mais connaissaient-ils vraiment Neyliah Azilys Spencer ? Pouvaient-ils réellement dire quelle était sa couleur préférée ? Son parfum de glace favorite ? Sa pointure ? Son film préféré ? Ils ne savaient rien d’elle et prétendaient la connaître seulement parce qu’ils avaient l’insigne honneur de lui avoir parlé dix minutes et que, maintenant, ils savent qu’elle a cours de Mathématiques le Jeudi de seize à dix-sept heures. Cela faisait bien rire Neyliah, comme toutes les Cheerleaders de l’équipe parce que, avouons-le, tout le monde voulait être ami avec les pom pom girls d’une université. Elles étaient belles, elles étaient souples et sexy, tout dans la cheerleader appelait à l’attirance et la volonté d’être une personne de leur entourage proche, juste histoire de venir se vanter auprès des autres et dire : « Ouais, aujourd’hui je suis allé voir Neyli’ à l’entraînement, celui des Cheerleaders, elle m’a présenté à toutes les autres et elles étaient folles de moi ! ». Naturellement ce serait mentir car un seul homme pouvait réunir toutes les Cheerleaders autour de lui et avoir toute leur attention, c’était Aaron. A côté, les autres hommes étaient des parties de jambes en l’air facile qui voulait dire que vous vouliez seulement vous le faire pour tester, avec Aaron, elles voulaient toujours recommencer ! C’était assez drôle parce que Neyliah recevait souvent des visites de certaines Cheer’ qui lui demandaient des nouvelles du bel Omega Khi et qui lui demandaient si il était libre, Neyliah éclatait généralement de rire parce que : Aaron était toujours libre, le problème était qu’il ne voulait pas ne plus l’être.

La jeune femme était donc une Cheerleaders et non des moindres, elle était l’une des cheer’ les mieux placées dans la pyramide des plus populaires filles de la confrérie. Il y avait naturellement la capitaine et très bonne amie de Neyliah, surtout dans les soirées : Eden Stewart. Celle-ci était l’intouchable, elle disait, tout le monde exécutait, personne ne devait dépasser, sous peine de sanctions disciplinaires. Au début, Neyliah se sentait revenir sous la tutelle bancale de son père, qui lui disait de bien coiffer ses longs cheveux blonds pour ne pas attirer l’attention, essayant même de lui faire des chignons, ce qu’elle détestait le plus au monde. Mais Eden s’était avéré être une fille drôlement sympathique dés qu’elle avait découvert sa façon d’être après son cinquième verre de tequila. Voilà comment bien s’entendre avec les gens, ne les voir que bourrés, vous aussi devez l’être, de préférence. Puis il y avait elle, Neyliah ! Elle n’était pas co-capitaine comme dans certaines université, il y avait une chef et c’est tout mais elle était très bien placée dans la hiérarchie parce qu’elle connaissait tout le monde, s’entendait avec tout le monde, remontait le moral des troupes, critiquait quelque peu la façon d’Eden et l’imitait très bien pour faire rire ses camarades.

Neyliah s’était l’animatrice et Eden l’autorité suprême. L’une sans l’autre, s’était un peu chiant, mais l’une avec l’autre, ça devenait drôle mais en même temps sérieux, c’était comme lorsqu’on faisait un exposé avec des gens qu’on appréciait et qui bossaient très bien malgré leur léger penchant pour la déconnade improvisée avec un tube de colle ou un marker noir. Lorsque Eden s’énervait, Neyliah faisait le guignol histoire de détendre l’atmosphère, ce qui marchait souvent. S’était donc normal pour Neyli’ de faire une entrée aussi belle : En retard et en plus qui s’aplatissait comme une crêpe sur le terrain parce qu’elle était morte.

La ponctualité n’était pas franchement la meilleure amie de la belle Ney’ qui n’arrivait presque jamais à l’heure, que ce soit pour les cours ou les rendez-vous avec les autres. Elle n’y arrivait pas, c’était encré dans ses gênes, dés qu’il fallait qu’on lui donne un horaire, il fallait toujours qu’elle soit en avance, en retard mais elle ne pouvait pas être pile à l’heure. S’était son enfer personnel, arriver en retard ou super en avance. Le pire était souvent pendant les périodes d’examens où il y avait des horaires des plus strictes qui étaient très clairs : Soit t’es à l’heure, soit on te note absent et bonne chance pour repasser ton exams ma cocotte. Alors Neyliah faisait tout pour arriver à l’heure : elle mettait son réveil plus tôt, elle préparait ses affaires un soir en avance, elle faisait en sorte de n’avoir aucun problème et réussissait pourtant à arriver en retard. C’était plus fort qu’elle, s’était comme ça.

La jeune femme se redressa et s’assit, elle avait déjà mal aux jambes à avoir courut son marathon improvisé et elle devait maintenant s’échauffer pour remuer du popotin pour le plaisir des joueurs de basket et des jeunes hommes assis sur les gradins. Elle fit un signe aux garçons qui s’échauffaient aussi, ils s’échauffaient toujours avec les Cheerleaders même si ils faisaient du basket à l’intérieur. Ils aimaient bien les voir faire ces choses pour lesquels elle étaient les reines et où personne ne pouvait trouver quelque chose à redire. Elles étaient parfaites dans leur tenue, elles étaient parfaites dans leur manière de danser, elle était la perfection incarnée. On aurait pu dire que les beaux gosses oubliaient complètement leurs petites copines Zêta’s pour le bonheur des Tri Pi qui ne s’en cachaient pas, ça faisait du bien de faire du mal aux autres.

Neyliah reporta son attention vers les beaux gosses, un observait plus Deelhan que les autres et la jolie blonde sourit avec amusement, en voilà une qui s’était amusée au-delà du concevable la nuit dernière et qui devait maintenant en subir les conséquences, les mecs étaient tellement prévisibles avec les Cheerleaders, c’était presque… inintéressant. La jeune femme ouvrit grand la bouche en entendant la réponse de la deuxième blondinette présente. Josh ? Le Josh Allister ? Deelhan avait tapé dans la haute gamme niveau pieu ! Neyliah en fut complètement impressionnée, elle avait certes déjà couché avec lui, mais elle était trop bourrée pour s’en souvenir alors elle trouvait que ce qu’avait fait Deelhan était admirable, au-delà des limites du concevable, trash et glamour, Neyliah lui lança des fleurs.

« Ouah ! Voilà que la petite Deelhan Miller se tape le meilleur en matière de basketteur ? Je suis fière de toi ! Tu t’en souviens au moins ? Parce que moi, quand je me le suis fait, j’avais un peu trop forcé sur la bouteille de Gin, merci qui ? Merci Aaron bien sur ! »

Neyliah se leva avec difficulté, ses genous lui faisaient un mal de chien et elle avait encore mal à sa poitrine, ce qui était devenu habituel depuis quelques temps. Elle craignait pour sa santé, elle avait réellement peur d'être dans le même cas que sa mère mais n'avait pas encore eu le courage d'aller chez le medecin, peut-être que si quelqu'un l'accompagnait... La jeune femme commença à s’étirer tout en regardant Josh, un petit sourire mesquin aux lèvres Ce mec ne payait vraiment pas de mine et pourtant il était l’un des basketteurs les plus courus par les filles du campus, pas pour ses talents pour mettre un ballon dans un panier, mais parce qu’il arrivait toujours à satisfaire une fille, enfin… Presque toujours. Le fait que ce soit Deelhan qui lui dise qu’elle s’était fait ce garçon là c’était comme entendre une Kappa dire qu’elle s’était fait un mec tout cours, presque inconcevable. La blondinette n’aurait jamais couché avec lui sans avoir une bonne dose d’alcool dans le sang alors Neyliah l’aurait fait, seulement pour le fun. C’était la seule et unique chose qui les différenciait vraiment : Neyliah était une dingue de sexe, Deelhan était seulement une pratiquante histoire de. Par contre Neyliah n'en voulait pas à la blondinette, elle respectait son choix et trouvait ça admirable, elle l'aurait fait si elle n'était pas autant attachée à ce genre de pratiques.

Il était vrai, les réputations se faisaient très vite sur le campus. Neyliah l’avait découvert à ses dépends lorsqu’elle était arrivée quelques années à UCSD. Tout le monde se rappelait très bien la tenue qu’elle portait ce jour là : Un t-shirt ultra patriotique avec écrit dessus « Força Italia », une minijupe en jean et des Jimmy shoe. C’était donc une tenue sans équivoque, qui disait « Prends-moi ! ». Malheureusement pour elle, les gens avaient tout de suite cerné le personnage qui connotait cette tenue : une fille libertine, aguicheuse, qui couche souvent et qui ne connaît pas le mot amour. Le pire était que Neyliah ne l’avait même pas prémédité, cette réputation était arrivée comme elle, comme une flèche très bien ajustée sur son arc, touchant le centre de la cible, qui était dans le cas de Neyliah, la communauté que représentaient les étudiants de l’université. Elle était arrivée toute simple. Lorsqu’elle avait frappé à la porte de Quinn avec appréhension, ne sachant même pas si s’était bien chez lui, elle ne portait pas de minijupe, elle ne savait pas se maquiller, elle cherchait ses repères dans ce monde superficielle qu’elle n’avait jamais connus, n’avait jamais essayé, jamais apprécié non plus… Ce soir là, elle portait un jean trop grand pour elle et troué, une paire de tongs roses flashy et un énorme pull qu’elle avait piqué à un mec qu’elle avait rencontré à l’aéroport, un très de tarer. Alors, elle était d’une simplicité écrasante, elle était faible, elle avait besoin d’aide, elle était sans défense, comme d’habitude, elle avait d’un pilier, Quinn avait été ce pilier si cher au cœur de la jeune femme. Elle s’était relevée, la tête haute, et une toute nouvelle façon de voir la vie, enseignée par son cousin. Ainsi Neyliah n’était que l’image que les autres voulaient d’elle.

Lorsqu’elle était encore avec ses parents, Neyliah était la petite fille parfaite. La petite fille s’habillait avec ce genre de petites robes blanches ou rose pâle trop adorables avec le petit serre-tête qui vous donnait l’air d’être de bonne famille, une fille bien sur elle, sans histoires, que d’apparences pour un enfant qui n’en demandait pas tant au fond. Neyliah ne voulait que de l’amour. Elle était l’image que ses parents voulaient d’elle. Elle était l’image de la fille qui n’a aucun problème, elle était l’image d’un bonheur parfait. Elle vivait dans la connerie, dans les mensonges, dans les apparences. Ses parents avaient voulu la protéger de la mort ? De l’autodestruction ? Ils avaient seulement créé un tremplin pour y plonger tête la première, s’y enterrer, se laisser mourir au creux de ces bras. Neyliah avait commencé dés la mort de sa mère, elle avait complètement changé, elle était devenue froide, distante, fantomatique, une ombre parmi les vivants, un esprit parmi les bien pensants. Neyliah n’était plus rien, pas sans le plus grand pilier de sa vie, sans sa mère. Elle était son modèle, elle était son cœur, elle était morte. Anéantissant tout les rêves de futur pour Neyliah, l’enfonçant tout droit dans cette tombe creusée pour elle, ce n’était pas de l’amour, c’était de l’assassinat, Neyliah l’avait compris trop tard. Bien sur, elle n’en voulait pas à sa mère, à son père par contre. Elle lui en avait toujours voulu parce qu’il n’avait pris soin d’elle lorsque sa mère était morte, la laissant dans sa douleur, n’essayant pas de combler le trou dans son cœur, n’essayant même pas de retenir ce flot de sang qui s’en écoulait, rouge, visqueux, douloureux.

Le temps avait passé. Neyliah avait grandit, complété ce fameux trou de la meilleure façon qu’elle avait pu trouvé : avec de la haine, de la rage et de rancœur. Ce n’était peut-être pas juste mais elle s’était relevée et avait su trouver en toute cette douleur une part de force qui l’avait remise sur pied. Naturellement, elle n’avait pas dit tout de suite à son père qu’elle ne l’aimait pas, qu’il était un égoïste et qu’elle lui en voulait de ne pas l’avoir aidée à se remettre de sa mère comme l’aurait fait un père normal. Ca n’aurait pas été juste, elle préférait lui mentir pour lui mettre un gros cou lorsqu’elle lui dirait en face et qu’il comprendrait tout, enfin ! Elle était rancunière, c’était moche, mais elle s’en fichait, il l’avait détruite.

Neyliah était donc arrivée à San Diego parce qu’elle avait eut sa revanche et que à Sienne dans ce climat de conflit n’était pas possible, pour sa sécurité. Elle était partie pour rejoindre Quinn qui n’était même pas au courant pour tout ce qui s’était passé, mais elle s’en fichait bien, il était là, c’était le principal. La jeune femme était arrivée comme un ange descend du ciel, elle avait quand même du se fondre dans la masse, Quinn l’avait aidée. Maintenant ? Maintenant elle était l’image de ce que Quinn avait fait d’elle, il l’avait façonnée à l’image des filles de la région : Belle, musclée et très libertine. Des Casanova au féminin. Des pimbêches.

En entendant le rire cristallin de sa confidente et presque sœur jumelle blonde, Neyliah fronça les sourcils et pencha la tête, elle ne comprenait pas ce qui était aussi drôle pour Deelhan. Elle n’avait pas voulu paraître drôle, elle ne savait même pas ce qu’elle avait voulu paraître. La phrase était sortie toute seule, sans qu’elle ne puisse la retenir, comme d’habitude. Neyliah ne réfléchissait que très rarement lorsqu’elle parlait, simplement parce qu’elle disait lui convenait, ne trahissait jamais sa pensée. Au visage que fit son amie, elle comprit tout de suite celle qu’elle voulait dire en rigolant. Les mots ne firent que la faire éclater de rire. Neyliah n’en croyait pas ses yeux, alors la réputation de Josh n’était pas… réelle ? C’était assez drôle de se dire que ce mec n’était pas le mec que toutes les filles pensaient. Neyliah commença à remercier dieu de l’avoir laissée entièrement bourrée lorsqu’elle avait eu la mauvaise idée de coucher avec lui.

« RIEN ?! J’y crois pas ! Il va falloir faire une petite blague, si tu vois ce que je veux dire… »

Neyliah avait l’habitude de faire des blagues, de mauvaises blagues, aux garçons qui étaient nuls au pieu. C’était un genre de punition pour ne pas être plus professionnels. La blondinette avait toujours eu l’habitude de se moquer d’eux. Elle avait une magnifique idée pour se moquer du grand Josh. Elle sourit d’une façon délicieuse et se tourna vers son amie.

« Alors moquons-nous de lui ! J’ai une trop bonne idée ! On fait une petite affiche avec une photo de lui et une phrase choc et on en met dans les casiers de tous les élèves ! Tu veux pas ? J’adore ! »